Soixante-deux éoliennes seront bientôt plantées dans les fonds marins de la baie de Saint-Brieuc, en Bretagne, couvrant 75 km². La société Iberdrola, via sa filiale bretonne Ailes Marines, est à la tête de ce chantier très controversé. Elle est aussi candidate à l’appel d’offres pour un deuxième parc, cette-fois en Bretagne sud. Objectif : « Construire un projet tant responsable que durable », affirme la filiale du géant espagnol, leader mondial de l’énergie éolienne, qui se dit « soucieuse de la préservation de l’environnement ».
Les Bretons ont pourtant suivi, durant l’année 2021, les péripéties de la multinationale : des fuites d’huile hydraulique causées par la dureté de la roche à l’enquête ouverte par le parquet national financier pour « recel de favoritisme ». Sans oublier l’alliance inédite entre les pêcheurs mécontents et l’ONG Sea Shepherd.
Que se cache donc derrière la communication de l’entreprise ? Des journalistes de Splann ! se sont penchées sur plusieurs projets emblématiques « d’énergie verte » que cette société mène sur d’autres continents, à travers une vaste enquête basées sur des sources ouvertes. Car plus de dix ans avant de planter ses mâts en Bretagne, le florissant opérateur ibérique a investi l’Amérique latine. Accusations de violations de droits humains, hécatombe d’oiseaux migrateurs, poissons morts et activistes craignant pour leur vie… Autour des projets d’Iberdrola, les cicatrices peinent à se refermer.