Filiale du géant des fertilisants Roullier, l’entreprise Timac a développé tout en discrétion sa fabrication d’engrais azotés, à Saint-Malo. Au moins quinze années d’une production émettant un gaz polluant, l’ammoniac, passée sous les radars des autorités. Surveillée depuis seulement 2017 pour ces rejets, l’entreprise a émis jusqu’en avril 2020 des doses dépassant jusqu’à quinze fois les seuils autorisés. Autopsie d’une longue carence des pouvoirs publics.
- Pendant au moins quinze ans, la production d’engrais azotés de la Timac à Saint-Malo est passée sous les radars des autorités.
- Les seuils maximaux autorisés d’émissions d’ammoniac ont été plusieurs fois dépassés par la Timac entre 2017 et 2020.
- La pollution de l’air malouin inquiète associations citoyennes, environnementales et médecins locaux.
Plantée au cœur de Saint-Malo, l’usine Timac trône dans le port de commerce depuis soixante ans. Son quai laisse défiler, sur 500 mètres de long et 250 mètres de large, des hangars aux fenêtres en trompe-l’œil, coiffés de silos et de cheminées. D’épaisses fumées grises rejoignent les nuages, et des milliers de sacs d’engrais, blanc et bleu, colorent cette scène industrielle. À cinq cents mètres seulement à vol d’oiseau, les remparts et la plage dessinent une carte postale familière. Saint-Malo est la première destination touristique de Bretagne, où affluent chaque année un million de personnes. Où transitent, aussi, 416 210 tonnes d’engrais et de produits chimiques. De fait, un fabricant d’engrais, Roullier, assure à lui seul la moitié de l’activité commerciale du port à travers les usines de sa filiale Timac.
Depuis sa création en 1959 par Daniel Roullier, le groupe et sa filiale ont prospéré grâce au broyage du maërl, algue corallifère permettant d’amender les terres agricoles acides. Soixante ans plus tard, le premier employeur de la cité corsaire commercialise 4,6 millions de tonnes d’engrais dans le monde. Près de 340 000 fabriqués à Saint-Malo, dans deux usines du port et une autre en zone industrielle.
Pourtant, depuis 2006, l’usine portuaire, qui frôle parfois, selon ses stocks de matières dangereuses, le classement Seveso, est réglementée pour broyer des matières minérales, mais pas pour fabriquer des fertilisants azotés… qui constituent 45 % de sa production. Par cette incohérence, ses rejets en ammoniac, gaz causant une pollution de l’air via des particules très fines, sont passés sous les radars des autorités durant 15 ans.
La Timac explose les seuils autorisés en rejets d’ammoniac
« Là en ce moment, vous ne vous en rendez pas compte, mais quand on est habitué on la sent tout de suite, cette odeur de patate pourrie. Avec elle, viennent des manifestations irritantes : ça prend les muqueuses, la gorge, le nez, les yeux, comme un phénomène allergique », décrit une riveraine, Pascale Nowicki, en humant l’air depuis une terrasse de la gare, toute proche du port de commerce. Près de la zone industrielle où elle habite, Caroline Ruffault, précise : « L’odeur est telle que parfois, on ne peut pas sortir dans notre jardin. Nos voitures, nos vitres sont recouvertes d’un voile de pollution. » Leurs inquiétudes ne sont pas isolées. Douze habitants et l’association citoyenne Osons ! ont assigné la Timac en référé, en mai 2020, pour « troubles anormaux de voisinage ». Deux mois plus tard, le tribunal de Saint-Malo ouvre une expertise judiciaire visant les activités de l’entreprise. Le rapport est attendu pour novembre 2021.
La décision fait suite à des infractions massives de l’entreprise. Entre 2017 et avril 2020, ses cheminées ont émis des doses d’ammoniac bien supérieures au seuil réglementaire, fixé à 50 mg/m³ par arrêté ministériel. Selon un rapport que nous nous sommes procurés de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) du 28 janvier 2020, des pics sont atteints en 2019, avec seize jours d’infractions en octobre et 24 jours en novembre. Les 26, 30, 31 octobre, et le 1er et le 2 novembre, les concentrations ont atteint plus de douze fois la norme.
Or, dans ce même rapport, on apprend que « lors d’une réunion le 11 décembre 2019, l’exploitant a indiqué avoir conscience du fort potentiel émissif des produits fabriqués. S’agissant d’un produit phare de sa gamme, l’exploitant a tout de même maintenu sa production ».
Quinze ans de production azotée non déclarée
L’engrais azoté, à base de sulfate d’ammoniaque, est ce produit phare. Or, en l’espace de quarante ans, la demande française a augmenté d’un tiers. « Si dans les années 2000, Roullier ne s’était pas mis à l’azote, il n’y aurait plus d’usines à Saint-Malo, explique un ancien cadre de la Timac. Mais il y a eu une mauvaise gestion des procédés de fabrication. »
La Dreal ne s’en inquiète qu’en 2015. Alertée par des habitants, les associations Eaux et rivières de Bretagne et Osons !, elle demande à la Timac de passer au peigne fin ses rejets atmosphériques. Les résultats sont décrits, en juillet 2018, par le directeur de la Dreal, Sébastien Mollet, dans un courriel à la préfecture : « Les émissions relevées par l’exploitant […] 5 à 10 fois supérieures à la valeur limite […] le classeraient premier contributeur régional et dixième national. Les flux mesurés soumettent l’exploitant à une surveillance continue des teneurs en ammoniac dans ses rejets. Aucune de ces prescriptions n’est respectée. » Contactée à plusieurs reprises par Splann !, la Timac n’a pas répondu à nos questions.
Le cadre imposé à l’industriel, pour surveiller son impact sur l’environnement, dépend des produits qu’il déclare utiliser, et dont il doit lui-même évaluer les risques. « Il n’y a pas, dans le dossier d’autorisation de la Timac, d’activité comme la fabrication de fertilisants, qui corresponde réellement à ses procédés. Elle est plutôt réglementée pour du broyage de matières minérales. Ce qui est très généraliste, et n’implique pas de rejets d’ammoniac », explique Sébastien Mollet. De fait, un courrier du préfet adressé à l’entreprise, le 13 juin 2018, indique que l’industriel a opéré un changement de recette quinze ans plus tôt, en basculant sa production vers l’azote. Ce qu’il annonce à la Dreal lors d’une réunion, le 28 mai 2018. « Cette évolution n’avait pas été identifiée dans son dossier, donc logiquement il y a pas eu d’arrêté qui est venu réglementer les émissions d’ammoniac », précise Sébastien Molet. L’omission n’est pas anecdotique. Nous nous sommes procurés un document de la Timac faisant état de sa production en 2017. 74 000 tonnes de produits, soit 45 % des volumes de l’usine portuaire, étaient constitués d’azote et rejetaient de l’ammoniac. Élargi aux autres sites, on arrive à 66 %. Sachant que « [L’ammoniac] est un précurseur de particules fines dont la nocivité n’est plus à démontrer », convient le préfet en personne dans ce courrier du 13 juin.
Fumées d’ammoniac et accident de travail : la Timac nie toute relation
En 2004, une salariée affirme déjà en être victime. « Nos bureaux étaient sur le quai intérieur, juste à côté du site de production, presque dedans. Une fin d’hiver, j’ai senti des odeurs épouvantables dans le bureau, venant de nuages poussiéreux. Des journées comme celles-là étaient courantes. J’ai continué à travailler, jusqu’au moment où je suis tombée par terre. Décompensation respiratoire, crise d’asthme, je n’avais jamais fait ça », raconte Jessica. L’accident de travail a bien été reconnu par la Sécurité sociale mais la Timac, le conteste, et licencie l’employée pour « inaptitude ». « Mon plus grand malheur est d’avoir nommé l’odeur, l’ammoniac, car mes responsables ont nié l’utiliser », se souvient Jessica, chimiste de formation. Parmi les deux responsables qui ont mené son entretien de licenciement, elle cite Jean-Luc Favre, alors secrétaire général de la Timac et président de l’Union des industries chimiques (UIC) Ouest Atlantique. Trois ans plus tard, il devient président de la Santé au travail du pays de Saint-Malo (STSM), poste qu’il occupe toujours en 2021. Contacté par Splann !, il explique ne pas se souvenir de l’incident, tout en évoquant une « obligation de réserve et de discrétion vis-à-vis de l’entreprise ».
Pendant que Jessica, sous traitements lourds, passait sa dernière année dans l’entreprise, la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) émettait le 24 novembre 2005 un avis défavorable à la demande d’autorisation d’exploiter de la Timac. Elle désignait comme « gratuite, excessive et non fondée » l’affirmation de l’entreprise selon laquelle « aucun impact sanitaire de l’activité sur les populations environnantes n’a été mis en évidence ». Suite aux réponses fournies par l’entreprise, la Ddass maintenait sa position : « Des engagements fermes sont indispensables. » Ces mises en gardes énoncées, le commissaire enquêteur et l’inspection des installations classées ont donné leur aval, et la préfecture accordé en 2006 l’autorisation.
Une étude insuffisante sur les risques sanitaires
« Immédiatement après les infractions, nous avons voulu traiter cette question : quelles conséquences sur la santé humaine ? », assure, quatorze ans plus tard, Vincent Lagoguey, sous-préfet de Saint-Malo depuis juillet 2018. Un cabinet d’études, le GES, apporte sa réponse dans un rapport rendu en janvier 2020 : « En considérant une exposition continue des populations […] le risque sanitaire apparaît comme faible. »
Pour autant, le dossier ne semble pas être clos. L’enjeu sanitaire sur l’ammoniac est plus complexe que la conclusion du cabinet d’expertise GES, financé par la Timac et piloté par un agronome controversé, Christian Buson. Le président de l’Institut technique et scientifique de l’environnement (ISTE), fondé entre autres par Lactalis, Daucy et Doux en 1996, est habitué des missions de consulting pour les industriels de l’agroindustrie. Également secrétaire général de l’Association française des climato-optimistes (AFCO), il écrivait, en 2012 : « Sur le plan sanitaire, les émissions atmosphériques d’ammoniac restent sans effet notable. » A l’époque, le NH3 est pourtant identifié comme un polluant contribuant à la formation de particules fines dans l’atmosphère (Erisman and Schaap, 2004).
Pour faire ses calculs liés aux émissions de la Timac, le GES s’est en tout cas référé au seuil d’alerte préconisé en 2018 par l’Anses: 0,5 mg d’ammoniac par m³. Au-delà, une exposition longue affecte le système respiratoire. « Encore heureux qu’on ne mesure pas ce niveau à Saint-Malo parce qu’il indique des effets immédiats sur la santé », réagit, sceptique, Gaël Lefeuvre, directeur d’Air Breizh, l’association de surveillance sur la qualité de l’air (AASQA) bretonne. Les seuils d’alerte, en effet, ne font pas consensus dans la littérature scientifique. Des valeurs cinq fois plus basses sont appliquées par plusieurs Etats américains : 0,1 mg/m³ dans l’air ambiant. « Le GES compare des valeurs avec un effet quasi immédiat sur l’humain, en milieu fermé, industriel, à un niveau dans l’air ambiant. Ce ne sont pas les mêmes échelles. Il faudrait observer ce niveau d’ammoniac sur une année entière, voire plusieurs années, pour comprendre à quelles concentrations sont réellement exposées les populations », poursuit Gaël Lefeuvre.
L’ammoniac, en France, n’étant pas un polluant réglementé dans l’air (voir notre volet 1 « La Bretagne malade de l’ammoniac »), aucune investigation de cette ampleur n’a été réalisée à Saint-Malo. Air Breizh a toutefois mené une évaluation des émissions malouines en 2016 : 36 tonnes d’ammoniac pour la ville, et 403 tonnes pour son agglomération. Données qui ne prennent pas en compte les rejets industriels de la Timac, puisque l’entreprise ne les déclarait pas avant 2017. Sachant qu’elle aura émis à elle seule 43 et 46 tonnes les deux années suivantes, selon le site Géorisques.
Autre biais : le GES n’a pas observé un polluant atmosphérique auquel l’ammoniac contribue grandement : les particules très fines. Dites PM 2,5, elles provoquent des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers causant 67 000 morts prématurés en France, selon un rapport du prestigieux institut allemand Max Planck (cf. volet 1). Air Breizh en a lancé une campagne de mesures à Saint-Malo, depuis juillet 2020. Un bilan est attendu cet été. En 2018 et en 2019, l’association avait déjà montré que la moyenne des PM 10 était 10 % et 30 % supérieure à celles mesurées à Saint-Brieuc et à Rennes. Les PM 2,5, plus petites, passent à travers les poumons et nuisent encore davantage à la santé.
Une surmortalité par cancer qui interroge
En deux ans d’infractions, la Timac a reçu une mise en demeure et deux amendes préfectorales de 5 000 euros et 1 500 euros. Soit à peine 0,004 % du dernier chiffre d’affaires connu de la filiale, en 2006. La Timac annonce avoir transféré ses productions les plus émissives d’ammoniac sur d’autres usines, et investi trois millions d’euros pour se mettre aux normes.
En mai 2021, la Dreal a, en tout cas, jugé bon de rattraper quinze années de défaillance en inscrivant les obligations de la Timac dans un arrêté préfectoral complémentaire. Désormais, l’entreprise doit surveiller en continu ses rejets d’ammoniac. Elle doit aussi veiller à la gestion de ses stocks pour ne pas dépasser le seuil Seveso. Et, analyser la teneur de ses fumées en métaux lourds, jusque là jamais observée. Telle était la demande d’Eau et rivières de Bretagne, représentée à Saint-Malo par Rozenn Perrot. L’angle mort, en effet, interroge. En 2016 et 2017, la Dreal de Charente-Maritime avait justement révélé que la Timac, dans son usine de Tonnay Charente, avait dépassé les seuils réglementaires concernant le plomb et différents métaux lourds.
La recherche est d’autant plus attendue que les eaux du port de Saint-Malo sont quant à elles, déjà concernées. Le dernier rapport du réseau de surveillance des ports maritimes (Repom), publié en 2012, montre qu’il est le port breton où les sédiments sont les plus pollués par le plomb, le mercure, le cuivre, le zinc. Et le seul port breton où du cadmium est détecté en rouge. Les analyses de la DDTM confirment sa présence en 2018. La Région Bretagne nous informe qu’aucune recherche n’a été et ne sera menée prochainement pour attribuer ou non la présence de ces métaux au transit d’engrais. Le cadmium pourtant, est à surveiller : il est considéré comme cancérogène certain pour l’homme par l’OMS. En milieu professionnel, l’inhalation est la principale voie d’exposition. Or, le cadmium est contenu dans une matière première, le phosphate, importée par la Timac, depuis des gisements algériens et marocains, pour fabriquer ses engrais. Déchargé sur le port, envoyé dans des trémies, laissant s’envoler des poussières fines, puis broyé dans l’usine, le phosphate, a-t-il, aussi, impacté l’air ambiant malouin ?
L’enjeu des recherches est vif au vu des données du diagnostic local de santé. En septembre 2019, il pointait une surmortalité générale de 11 % par cancer dans l’agglomération. L’Observatoire régional de la santé avait déjà observé, entre 2000 et 2006, que la mortalité des hommes par cancers des voies aéro-digestives était supérieure de 45 % à la moyenne nationale.
Le 26 avril 2016, un gastro-entérologue du CHU de Saint-Malo, Philippe Thévenet, écrivait justement en ces termes à la mairie : « L’ensemble du personnel du centre hospitalier et les malades hospitalisés sont exposés à des odeurs désagréables. Il s’agit manifestement d’une pollution atmosphérique provenant de la zone portuaire. Lorsque les odeurs sont plus marquées, le personnel se plaint de signes respiratoires, digestifs et neurologiques. » La mairie lui répond qu’elle contacte aussitôt l’Agence régionale de santé (ARS Bretagne). Sans retour, il réitère l’alerte, le 24 février 2020, en précisant que « le service de pédiatrie de l’hôpital est le plus exposé à cette pollution ».
Les pouvoirs publics n’ébruitent pas l’affaire
Ce sont les associations Eau et rivières de Bretagne et Bretagne vivante qui finissent par informer les citoyens et élus régionaux des infractions de la Timac. « La préfecture a envoyé les mises en demeure à la Ville et à Roullier, mais pas à la Région. Il y a eu une faute de transparence. On lui a fait savoir », nous confie une source proche du dossier, qui préfère rester anonyme. Menée jusqu’en juin 2020 par Claude Renoult, la municipalité n’ébruite pas davantage l’affaire, malgré l’inquiétude de ses administrés. « Depuis 20 ans, aucun maire n’a décidé de prendre la question de l’impact de l’activité industrielle à bras le corps. Il y a un manque de courage, une forme d’autocensure », analyse notre interlocuteur. Claude Renoult n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Il faut dire que les investissements massifs du groupe Roullier, sur le port, lui assurent le soutien des élus. En témoigne son Centre Mondial de l’Innovation (CMI), un bâtiment flambant neuf, accueillant 200 ingénieurs en nutrition animale et végétale, financé par un prêt de 50 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI). Sa première pierre était posée le 7 avril 2014 par Jean-Yves Le Drian en personne, aux côtés de Claude Renoult, maire fraîchement élu. « Roullier est indéboulonnable par son influence avec ses emplois sur Dinard et Saint-Malo, précise encore une Malouine inscrite sur une liste d’opposition aux dernières municipales. Son emprise sur le port est devenue très forte. »
Un réseau d’influence de la cité corsaire jusqu’à l’Europe
Daniel Roullier fut à l’origine du Club des Trente, lobby rassemblant les industriels bretons les plus influents. Il en posa d’ailleurs les jalons à Saint-Malo même, dans les locaux de la chambre de commerce et de l’industrie (CCI), qu’il présidait en 1988. A l’échelle nationale, le groupe Roullier assure la vice-présidence de l’Union nationale des industries de la fertilisation (Unifa).
La holding du groupe, la CFPR, est aussi membre de cinq groupes d’influences liés aux fertilisants, selon le registre de transparence de la Commission européenne. Elle lui attribue en 2019 une subvention de 758 440 euros, notamment au titre d’un programme intitulé « Défis sociétaux : changement climatique et ressources ».
Et, depuis l’été 2020, le chef de cabinet du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, n’est autre que Fabrice Rigoulet-Roze… L’ancien directeur stratégique du groupe Roullier de 2008 à 2011. « Un groupe comme nous fait du lobbying. Il nous faut des énarques », réplique un ancien cadre de la Timac, peu surpris.
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