Ce gigantisme a provoqué la constitution d’un front d’opposants qui dépasse les clivages politiques traditionnels. Les conseillers départementaux de Loire-Atlantique (PS) et de Vendée (LR), 12 des 15 conseils municipaux ayant délibéré, dont celui de Corcoué, ainsi que deux sénateurs ont rendu un avis négatif. À contre-courant, le conseil régional des Pays de la Loire (LR) défend depuis peu le projet. Sur près de 1.300 contributions, 70 % s’avèrent négatives. « Ce projet interroge une grande partie de la population, y compris en dehors de la région », observent les trois commissaires enquêteurs.
Bien qu’elle concède qu’il est « difficile de faire pencher la balance dans un sens ou dans un autre », la commission finit par épouser le point de vue des tenants du productivisme agricole. Elle émet malgré tout neuf réserves. « Rien qui ne représente de difficultés techniques », assure à Ouest-France Guillaume Loir, directeur du développement de Nature Energy France, filiale de Shell.
Les promoteurs de la méthanisation industrielle peuvent se montrer sereins. Grâce à un décret et deux arrêtés publiés le 13 juin, les exploitants peuvent désormais modifier chaque année l’estimation de leur capacité maximale de production, contre une fois tous les deux ans jusqu’à présent. Au risque de favoriser le détournement des cultures de maïs pour nourrir les méthaniseurs. La filière évalue par ailleurs à 18 % la revalorisation du tarif d’achat accordée par le gouvernement.